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Les sols dans l’Inventaire Forestier National

Placé sous la tutelle des ministres chargés du développement durable et des forêts, l’inventaire forestier national est une des missions de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Ce dernier est en effet chargé de l’inventaire permanent des ressources forestières nationales, indépendamment de toute question d ... Lire la suite

Placé sous la tutelle des ministres chargés du développement durable et des forêts, l’inventaire forestier national est une des missions de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Ce dernier est en effet chargé de l’inventaire permanent des ressources forestières nationales, indépendamment de toute question de propriété (articles L 151-1 à L 151-2 et R 151-1 du Code Forestier).

L’inventaire forestier national figure, depuis 2017, parmi les enquêtes à caractère obligatoire, reconnues d’intérêt général et de qualité statistique (labellisé CNIS). A ce titre, les coordonnées exactes des placettes réalisées relèvent du secret statistique et ne sont pas diffusées librement. Lors de la diffusion des données brutes issues des levés terrain des placettes, ce sont les coordonnées de la maille correspondante qui sont fournies. La placette d’échantillonnage se situe dans un rayon de 700 m maximum autour.

Les placettes de l’inventaire sont considérées comme « semi-permanentes », car elles font l’objet de 2 visites à cinq ans d’intervalle par les opérateurs de l’inventaire, qui possèdent une autorisation spécifique pour entrer sur les propriétés privées forestières. Elles n’ont pas vocation à être visitées ou utilisées par d’autres organismes.

La méthode d’inventaire actuelle

Depuis 2005, l’inventaire forestier national applique une méthode statistique par sondage systématique annuel sur l’ensemble du territoire métropolitain. Elle permet de produire annuellement des résultats nationaux et régionaux précis par agrégation de données issues de cinq campagnes annuelles. L’inventaire forestier repose sur une grille à maille carrée de 1 km de côté, mise en place pour construire dix échantillons annuels différents. Chaque année, un échantillon représentatif de l’ensemble du territoire est constitué en tirant des points au hasard au sein des mailles de l’année considérée.

La première phase statistique de l’inventaire est la photo-interprétation ponctuelle. À partir de l’orthophotographie départementale de référence en infrarouge couleur (BD ORTHO® IRC), des informations relatives à la couverture du sol (couverture boisée fermée ou ouverte, lande, formation herbacée, etc.), à son utilisation (agricole, accueil du public, production de bois, etc.) et à la taille des formations ligneuses sont notées sur des placettes de 25 mètres de rayon entourant les points d’inventaire.

La seconde phase consiste à tirer un sous-échantillon parmi les points de la première phase : seules les couvertures boisées et les landes font l’objet d’un inventaire sur le terrain, soit environ 7 000 points visités chaque année. Ces points font l’objet de levés de terrain complets : des observations et mesures portant sur le milieu et la végétation (arborée ou non) sont effectuées sur les placettes concentriques entourant le point. Cela permet de qualifier plusieurs dizaines de caractéristiques qualitatives et quantitatives, concernant le peuplement forestier, la végétation, les conditions stationnelles (pente, exposition, sol, etc.), les arbres (hauteur, diamètre, accroissement, âge, etc.) et le bois mort au sol.

L’ancienne méthode de l’Inventaire

Depuis la création de la mission d’inventaire forestier national en 1960 et jusqu’en 2004, l’inventaire était réalisé par enquêtes départementales successives et asynchrones, avec une périodicité d’environ 12 ans. Le premier département inventorié, la Gironde, cumule ainsi 4 cycles d’inventaires (1961, 1977, 1987, 1998) et la plupart des autres départements en ont 3 (voire 2). Cette méthode avait été retenue pour assurer une cohérence avec le découpage administratif ; si son taux d’échantillonnage au niveau de chaque département était très élevé, les mises-à-jour étaient éloignées dans le temps et l’obtention de résultats à une échelle supradépartementale limitée du fait du caractère asynchrone des échantillons départementaux. En 1999, les tempêtes Lothar et Martin frappent la France. L’évaluation des volumes de bois touchés met en évidence les limites de cette méthode, les départements affectés ayant, pour certains, été inventoriés plus de 10 ans auparavant. Un changement de méthode est étudié, pour être effectif en 2005.

En ce qui concerne les coordonnées des placettes « ancienne méthode », celles-ci ne relèvent pas du secret statistique. Ce sont donc les coordonnées réelles qui sont diffusées. Noter néanmoins que leur niveau de précision est évalué à + ou – 25 m.

Les données sol

La prise de données pédologiques sur les placettes de l’inventaire forestier national a débuté en 1987 à l’échelon de Nancy. Elle a été étendue en 1992 à l’ensemble du territoire national.

Les premières descriptions pédologiques étaient enregistrées sur un modèle proche de la base DoneSol en cours de création avec description par horizon. Cependant l'inventaire a évolué vers un modèle plus synthétique basé sur la description des horizons par facteurs pédologiques (horizons de texture, d’hydromorphie, de carbonatation, etc.). Deux raisons motivaient cette évolution : en premier pour permettre une exploitation facilitée et une saisie plus rapide, en deuxième pour coller au but recherché qui était une caractérisation des écosystèmes forestiers (typologie des stations forestières)  par les grands facteurs pédologiques conditionnant le développement et la croissance des arbres. Cette méthode de description  a été décrite par Jabiol B. & Gegout J.-C. (1992) et était amplement utilisée par les auteurs de catalogues des stations forestières.

Le relevé des données sol est réalisé lors de la première visite des placettes. Il est basé sur la description d’une fosse pédologique de 40 cm de profondeur suivi d’un sondage à la tarière jusqu’à une profondeur limite de 1m. Une description de l’humus est également réalisée. Les données détaillées sont consignées sur une fiche de relevé scannée au bureau et les données synthétiques sont insérées dans la base de données après saisie. La saisie des données sur le terrain a débuté en 2008.

La dénomination des types de sol s’appuie sur une clé des sols basée sur la classification CPCS modifiée (Duchaufour P., 1983), les types d’humus sur les prémices de la typologie des formes d’humus (Jabiol B., 1994) reprise dans le Référentiel Pédologique 2008 (AFES, 2008).

Les relevés de terrain ont été effectués par environ 25 équipes  ayant reçu une formation pédologique de base, et encadrées par 5 écologues-formateurs vérifiant les données, au bureau et sur le terrain. Des formations continues sont dispensées pour chaque département ou région.

Les données sol de l’inventaire forestier national, ancienne et nouvelle méthode, ont été versées dans DoneSol en décembre 2021 après mise en cohérence avec les tables et les champs de DoneSol. Cela concerne 95 873 relevés pour l’ancienne méthode (période 1987-2004) et 93 043 relevés pour la nouvelle méthode (période 2005-2019).


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