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Les polluants organiques persistants et les pesticides

Les polluants organiques persistants (POP) sont des molécules définies par quatre propriétés : leur toxicité pour la santé humaine ou l’environnement, leur persistance ou rémanence dans l’environnement liée à leur résistance à la dégradation, leur capacité de concentration progressive dans les tissus vivants et la chaîne alimentaire et leur capacité d’être transportés sur de longues distances. Plusie ... Lire la suite
Les polluants organiques persistants (POP) sont des molécules définies par quatre propriétés : leur toxicité pour la santé humaine ou l’environnement, leur persistance ou rémanence dans l’environnement liée à leur résistance à la dégradation, leur capacité de concentration progressive dans les tissus vivants et la chaîne alimentaire et leur capacité d’être transportés sur de longues distances. Plusieurs familles de molécules entrent dans cette catégorie : les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les polychlorobiphényles (PCB), les pesticides organochlorés (OCP) pour la plupart aujourd’hui interdits en France, les dioxines (PCDD) et les furanes (PCDF), les polybromodiphényléthers (PBDE), certains herbicides (triazines et phénylurées) et organo-étains. L’origine de ces polluants peut être uniquement anthropique comme pour les OCP ou les PCB ou à la fois anthropique et naturelle comme pour les HAP. Compte tenu de ces caractéristiques et de leur impact sur la santé et l’environnement, l’évaluation de la présence et la connaissance de la distribution de ces contaminants, dans les horizons de surface des sols des sites du Réseau de Mesures de la Qualité des Sols, ont fait l’objet de plusieurs programmes financés par le GIS Sol  entre 2008 et 2013. Le laboratoire d’analyses des sols de l’Inra Arras, partenaire de tous ces projets a développé des méthodes d’analyses de ces molécules en routine. Nous disposons aujourd’hui des teneurs de 16 HAP, 20 PCB, 10 furanes  et 7 dioxines pour l’ensemble des sites de métropole et d’outre-mer (~2200), de 13 OCP pour environ 500 sites répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain, de 27 PBDE et de 10 triazines et 8 phénylurées respectivement sur 90 et 200 sites répartis dans la partie nord de la France. De nombreux contaminants de la famille des POP ne sont que peu présents et peu détectables dans les sols de France, jusqu’ici analysés. En revanche, certains apparaissent légèrement plus ubiquistes, d’autres présentent des teneurs élevées localement. Les programmes en cours ont permis de cartographier 4 HAP et 3 OCP (lindane, DDE et DDT) à l’échelle du territoire. Des hypothèses ont été formulées en particulier pour la répartition du lindane interdit depuis 1998. Parmi les herbicides, l’atrazine est présent dans 80% des échantillons analysés dans les sols du Nord de la France. Des analyses complémentaires sont en cours pour affiner la répartition spatiale des molécules et mieux comprendre l’origine de leur répartition. Le cas de la chlordécone aux Antilles françaises : un enjeu de santé publique. Cette molécule organochlorée de synthèse, était utilisée comme insecticide contre le charançon du bananier de 1972 à 1993 et apportée à des doses massives Une étude conduite en 2001 par le ministère de la Santé a montré l’ampleur et la durabilité de la contamination, affectant les eaux, les sols, les espèces aquatiques, l’eau potable et les aliments. La molécule est aussi présente dans le sang d’hommes, de femmes et d’enfants. Les données acquises dans le cadre de la cartographie des sols couplées à des analyses ont permis d’évaluer les teneurs en chlordécone au sud de Basse–Terre (Guadeloupe) et leur évolution au cours du temps (Cabidoche et al, 2009, Levillain et al, 2012). Des cartes de risques de pollution des sols montrent qu’en Guadeloupe 1/5ème de la surface agricole utile est contaminée. Cette proportion atteint  2/5ème en Martinique. Plusieurs siècles seront nécessaires pour que la molécule disparaisse des sols.
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